Santa Claus is coming to town.

Publié le par Scritch

You Better Watch Out, Lewis Jackson, 1980

 

Parce qu'il a été traumatisé enfant par la vision du Père Noël lutinant sa maman, un brave type un peu transparent devient au moment des fêtes un vengeur rouge et blanc traquant les méchants adultes qui n'ont pas été sages pour le leur faire payer très cher. Cas doublement intéressant puisque pour une fois 1) un film assume vraiment l'empathie qu'il a pour son boogeyman - OUI, ON EST CONTENT DE VOIR SES VICTIMES MOURIR - et 2) ce boogeyman n'est pas un personnage terrifiant et flamboyant mais un pauvre vieux gars à la misère affective évidente.christmasevil.jpg

You Better Watch Out / Christmas Evil suinte la médiocrité et, croyez le ou non, c'est une qualité. Voilà un film qui vient du fond de la poubelle du Z (son auteur, Lewis Jackson, n'a rien tourné d'autre), qui refuse la beauté, ou plus certainement est incapable d'en produire, bien aidé en cela par la copie dégueulasse vendue par les affreux de chez Bach Films ; il s'en dégage une noirceur, un désespoir intenses : pas de salut possible pour ce film incapable de s'extraire de sa gangue. A bien y réfléchir, on ne voit guère que le Driller Killer de Ferrara qui atteigne ce niveau de nihilisme - mais Driller Killer était sauvé par son humour punk, alors que Christmas Evil est presque intégralement vomitif.

Et puis dans les dernières images l'impensable survient, le film verse in extremis dans la poésie naïve ; et l'on se prend à penser que Lewis Jackson est plus généreux que se que laissait supposer l'abjection filmique qu'il nous avait imposée jusqu'ici, peut-être pour rappeler que c'est sur le fumier que poussent les roses. Parce qu'alors, dans le seul instant de lumière du film, il va accorder la grâce à son héros, affirmant contre la dégueulasserie du monde que les enfants ont mille fois raison de croire au Père Noël.

Publié dans Rêveries

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