Double Feature

Publié le par Scritch

Mystery of the Wax Museum, Michael Curtiz, 1933

House of Wax, André de Toth, 1953

 

Mystery of the Wax Museum est le premier film d'une série de trois, refait d'assez fidèle manière en 1953 sous le titre de House of Wax puis, toujours sous ce titre, cinquante ans plus tard dans une version que je n'ai pas vue, semble-t-il très différente, version qui m'attire et me repousse à la fois (Paris Hilton en est), passons. En 1933, Curtiz est déjà un vétéran avec une filmo longue comme le bras. Sa mise en scène est classique, on est encore dans un cinéma un peu théâtral, filmé essentiellement en plan larges dans de beaux décors stylisés, réduits au minimum (murs nus, mobilier "en blocs"), mais transparaissent des éléments de modernité, quelques gros plans très Dziga Vertov, et un montage qui est déjà passé à autre chose que l'enchaînement des séquences.mysterywaxmuseum.jpg

Un autre aspect moderne, c'est le personnage de Fay Wray, qui montre qu'elle sait faire autre chose que hurler de peur, ce qu'elle fait il est vrai merveilleusement. Wray n'est pas une très bonne actrice, mais elle dégage une énergie, un volontarisme qui tranchent avec la passivité potiche des autres personnages féminins. Le film est bichrome ; c'est (spoiler) un film sur des jeunes femmes assassinés et recyclées en statues de cire, et la bichromie, en donnant aux carnations le rose des joues des poupées de porcelaine, entraîne une confusion entre statues et personnages vivants, cire et chair, ce qui est troublant et beau.

houseofwax.jpgComme pas mal de classiques de la série B, Mystery of the Wax Museum offre une ouverture et un finale extraordinaires, qui encadrent un film plaisant mais en deçà de ces deux scènes fortes. Le remake de de Toth, House of Wax, possède un scénario plus équilibré, mieux dosé dans ses rebondissements, des décors plus riches, et Charles Bronson. C'est toujours amusant de voir à partir d'un même canevas qu'on peut obtenir deux résultats aussi distincts. Autre amélioration : le film est tourné en relief ; ça se voit par moments quand des objets sont jetés vers le spectateur - pas trop, pas trop. Surtout, House of Wax, bénéficie de la plus belle voix de l'histoire du cinéma, d'une chaleur et d'un richesse de diction remarquable, cette voix dont on comprend dès les premières syllabes comment elle a pu séduire Alice Cooper et Michael Jackson : Vincent Price.

Publié dans Rêveries

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